About

Florence Denou, multidisciplinary artist, lives and works between Paris and Marseille.
Denou’s work can be found in many private and international collections.

Some of the special commissions and acquisitions :
Berluti, LVMH, Paris
Nolinski Venezia, Hotel 5*, Evok Collection, Lecoadic-Scotto, Venise
Le Coucou Méribel, Hotel 5*, Maison Pariente, Pierre Yovanovitch, Méribel
Villa des Prés, Hotel 5*, Bruno Borrione, Paris
Métafore, LVMH, Paris
Le Grand Mazarin, Hotel 5*, Maison Pariente, Martin Brudnizki, Paris
Villa Babou, Versini, Ambroise de Sigy, Corse
Lou Pinet, Hotel 5*, Maison Pariente, Charles Zana, Saint-Tropez
L’Esquisse, Hotel 5*, MGallery, Giros & Coutellier, Colmar
L’appartement By Ligne Roset, Lyon
La Fondation, Hotel 5*, studio New-Yorkais Roman and Williams, Paris
Kimpton St Honoré, Hotel 5*, Charles Zana, Paris


Virginie Huet (Critique d’art / Connaissance des Arts / La Gazette Drouot)

Derrière la vitre sans tain qui la sépare du monde, Florence Denou voit clair. La nuit, davantage isolée, elle tire en silence des traits par milliers. Côte-à-côte, debouts, de travers ou couchés, ils vont et viennent entre elle et les autres, vagues déferlant sur papier, à l’encre, au pastel ou au feutre, tel un océan reliant le continent à son ile
intérieure. Les traits d’union tournent à l’obsession chez Florence Denou qui les répète sans fin, comme on fait ses prières. Cobalt, outremer, indanthrène, ils sont d’un bleu changeant. La couleur pacifique est sa favorite, juste devant le blanc, l’or et le noir. Petite, cette palette pure déteint partout ailleurs : ainsi de ces blocs de granit, de marbre, ou de roche calcaire, « tableaux » qu’elle taille et recouvre par endroits de peinture vinylique. Leurs failles sont saillantes et quand parfois ils prennent un bain de savon noir, un peu de leur mystère s’en va, pas assez pour tout dire. Car l’essentiel est
tacite pour cette femme de foi qui peint des icônes à ses heures perdues. Dans ces images saintes, il faut partir de l’ombre pour rejoindre la lumière, ce divin éclat qu’elle guette en chacun, chaque chose. Surfaces et apparences l’indiffèrent, et ses lignes sincères qu’elle appelle écritures courent par-delà le domaine du visible. Certaines sont rangées et prennent garde de ne pas se toucher. La plupart se croisent, et leurs points de rencontre forment, à force, une grille, une prison. Par chance, l’évasion est possible : ses trames semblables à ses filets ont des trous. Leurs mailles plus ou moins lâches ont la finesse de ses billets doux.


J.C.Vlaneck (Auteur)

Tout est question de perception chez Florence Denou, restituer sa perception du monde – la sienne est particulière – dans un désir de perfection obsessionnel, est devenu vital, compulsif, débordant, sans même avoir conscience de ce que son geste peut provoquer chez le regardant. Ce qui pourrait paraître abstrait pour certains est concret pour elle. « Rien de plus concret qu‘un trait. » dit-elle.

La plasticienne travaille dans un recueillement quasi religieux, intensivement, instinctivement, sans calculs ni artifices. Elle ne cherche rien dans la vie comme dans l’art si ce n’est une esthétique qui lui donne le sentiment d’exister, de vibrer, dans une quête spirituelle, de luminosité, de pureté et de vérité. Et dans sa recherche esthétique quotidienne, il y a la rencontre avec la matière, point d’orgue dans un parcours hors des sentiers battus, comme si elle voulait réifier la poésie qu’elle porte en elle depuis toujours. Son travail est axé sur la dualité : « Terre-Ciel / Visible-Invisible / Plein-Vide / Intériorité / Extériorité » et elle aime rappeler qu’il ne reflète rien de l’ombre mais plutôt d’un « (r)éveil de la luminosité » que chacun porte en soi.
Le travail des lignes est une composante récurrente de l’artiste. Elle porte une fascination obsédante pour les lignes faites de traits, courbes, de répétitions vers l’infini, comme des graphiques, électrocardiogrammes, où souvent des anomalies et concrétions affleurent. Un trait n’est presque rien, mille traits deviennent un monde. Tous ces traits sont des fragments d’écritures, des alignements de codes intrinsèques et indéchiffrables qui transfigurent ce qu’elle porte en elle de la vie, dans une simplicité poussée à l’extrême.

Le bleu domine, il est sa voûte céleste, faite de traits, de milliers de traits.
Les couleurs se détachent sur fond blanc, le blanc assumé, définitif appelle au silence et à la contemplation, le tout dans un équilibre graphique que tout à chacun peut percevoir. Parfois le noir surgit, insondable, en traits toujours répétés ou en aplats, on peut y voir ciel de nuit ou falaises de schistes, chacun y trouve sa part.
Les mêmes couleurs reviennent dans le travail avec la pierre, des blocs cassés qui révèlent des paysages intérieurs, ceux de la plasticienne.

La surface ne l’intéresse pas, c’est ce qui se trouve au-dedans, ou dans les interstices, qui trouve grâce à ses yeux. L’humilité est perceptible dans cette matière brisée puis laissée brut, à peine assemblée, comme si l’artiste ne voulait pas salir le hasard provoqué par elle-même, comme une forme de remerciement à la nature harmonieuse de la vie.


« Je fais. Instinctivement. Sans calcul. Ni artifice. Je ne cherche rien. Ou presque. Dans la vie. Comme dans l’art. Si ce n’est la beauté de la simplicité, la pureté de la vérité, la luminosité. Et la poésie. En tout. Et Autant que faire ce peu. C’est simple. J’aime l’étymologie du mot poésie qui signifie juste « faire », « créer ». Aucune fioritures. Ni postures de ma part. Quand je prends mes crayons, mes pinceaux, l’encre ou que je « m’attaque » à la roche, la pierre le marbre. C’est pareil. C’est comme pour la vie. Je tente de faire au plus simple. Toujours. Ne pas chercher d’explication. Ni de sens. Ne pas trop dire. Etre limpide. Transparent. J’aime Laisser faire la Vie et le Mystère. Qui savent très bien ce qu’ils font. Contrairement à moi. Souvent.
J’aime Le bleu. Par dessus tout. Qui invite au calme, à la contemplation. J’aime le bleu. Du ciel. Le bleu lumineux. Du jour. Le bleu de travail. Le bleu cartouche. Le bleu changeant. De la mer. J’ai du bleu. À l’âme. Mais sans vague à l’âme. » F.D.


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